Me and My Monkey
Des singes très rock à Tbilissi
L’histoire commence à Tbilissi, en 2007, pendant une fête chez des amis.
Deux musiciens, assez éméchés, engagent la conversation. Après une heure de
vifs débats sur le rock en Géorgie, une décision est prise : Sandro
et Gocha Bakradze vont former un groupe. « Me and My Monkey, au départ,
c’était moi et mon ordinateur, explique Sandro. Je jouais, chantais et mixais
tout seul dessus, et je l’avais baptisé Monkey. Le nom a plu à Gocha, alors
on l’a gardé ! ».
Sandro, chanteur et guitariste, est tombé dans le rock tout petit.
Son père, prêtre, était fan des Doors, des Rolling Stones et de Led Zeppelin.
Il lui a offert sa première guitare accoustique à l’âge de douze ans, puis à seize ans,
c’est une guitare électrique qu’il a reçu. Et ce fut le déclic.
Aujourd’hui, le jeune homme de 27 ans est un musicien confirmé…
qui enregistre ses chansons à la maison. « Il y a très peu de bons studios
à Tbilissi, et les ingénieurs du son sont franchement nuls.
Alors nous, on préfère travailler chez nous. Heureusement, nos
voisins apprécient notre musique ! », s’amuse Sandro.
« Les Géorgiens n’ont plus la possibilité d’investir dans la musique »
Influencés par Radiohead et par les Beatles, Me and My Monkey a voulu
toucher à tout. Mélanger indie, musique électronique et musique expérimentale,
c’est leur marque de fabrique à Tbilissi… et ça semble plaire. En 2007,
le groupe a participé au festival Rockwise à Sarrebruck, en Allemagne.
« On espère être invités cette année aussi, confie Sandro.
C’était super de jouer aux côtés de groupes anglais,
hollandais… En plus, comme on chante en anglais,
tout le monde peut comprendre nos chansons. »
Être compris de tous n’est toutefois pas la seule préoccupation
du groupe anglophone. « Notre chanson Star Fucker, en géorgien,
ça donne « varskvlabt mtyvneli ». C’est pas facile à prononcer,
et avouons le, c’est franchement moche. »
Drogue, guerre, violence, identité, tous les thèmes « traditionnels »
du rock sont abordés par le groupe. « Bien sûr, la situation en Géorgie
me révolte, mais je ne parle pas que de ça, précise le musicien.
Tout ce qui se passe dans le monde, le réchauffement climatique,
la course à l’or noir, ça ne concerne pas que mon pays, ça
touche tout le monde. Et comme je ne peux rien faire de concret,
je dénonce toutes ces horreurs en chansons ».
Mais la guerre ne fait pas qu’influencer les deux musiciens.
Elle les touche professionnellement. « Après tous les problèmes qu’a connu le pays,
les Géorgiens n’ont plus la possibilité d’investir dans la musique.
Notre manager, Michael Wiederhold, est allemand.
Personne à Tbilissi ne voulait se nous ! », plaisante à moitié Sandro.
Plusieurs concerts de Me and My Monkey ont été organisés
depuis 2007 en Géorgie, mais trop peu de lieux peuvent accueillir
des concerts de rock. Financièrement, le groupe rame également :
une prestation est payée en moyenne 200 dollars. Le premier album du groupe,
Star Fucker, devrait être mis en vente d’ici quelques mois. Pour le moment,
Sandro et Gocha vivent essentiellement de petits boulots. En attendant la gloire,
ils élaborent quelques projets. « Quand on gagnera suffisamment d’argent, on a
l’intention d’ouvrir un studio d’enregistrement à Tbilissi, révèle Sandro.
Il faudrait que tous les musiciens puissent travailler convenablement.
On veut faire connaitre le rock à toute la Géorgie ! »
Safar Baroud
Des singes très rock à Tbilissi
L’histoire commence à Tbilissi, en 2007, pendant une fête chez des amis.
Deux musiciens, assez éméchés, engagent la conversation. Après une heure de
vifs débats sur le rock en Géorgie, une décision est prise : Sandro
et Gocha Bakradze vont former un groupe. « Me and My Monkey, au départ,
c’était moi et mon ordinateur, explique Sandro. Je jouais, chantais et mixais
tout seul dessus, et je l’avais baptisé Monkey. Le nom a plu à Gocha, alors
on l’a gardé ! ».
Sandro, chanteur et guitariste, est tombé dans le rock tout petit.
Son père, prêtre, était fan des Doors, des Rolling Stones et de Led Zeppelin.
Il lui a offert sa première guitare accoustique à l’âge de douze ans, puis à seize ans,
c’est une guitare électrique qu’il a reçu. Et ce fut le déclic.
Aujourd’hui, le jeune homme de 27 ans est un musicien confirmé…
qui enregistre ses chansons à la maison. « Il y a très peu de bons studios
à Tbilissi, et les ingénieurs du son sont franchement nuls.
Alors nous, on préfère travailler chez nous. Heureusement, nos
voisins apprécient notre musique ! », s’amuse Sandro.
« Les Géorgiens n’ont plus la possibilité d’investir dans la musique »
Influencés par Radiohead et par les Beatles, Me and My Monkey a voulu
toucher à tout. Mélanger indie, musique électronique et musique expérimentale,
c’est leur marque de fabrique à Tbilissi… et ça semble plaire. En 2007,
le groupe a participé au festival Rockwise à Sarrebruck, en Allemagne.
« On espère être invités cette année aussi, confie Sandro.
C’était super de jouer aux côtés de groupes anglais,
hollandais… En plus, comme on chante en anglais,
tout le monde peut comprendre nos chansons. »
Être compris de tous n’est toutefois pas la seule préoccupation
du groupe anglophone. « Notre chanson Star Fucker, en géorgien,
ça donne « varskvlabt mtyvneli ». C’est pas facile à prononcer,
et avouons le, c’est franchement moche. »
Drogue, guerre, violence, identité, tous les thèmes « traditionnels »
du rock sont abordés par le groupe. « Bien sûr, la situation en Géorgie
me révolte, mais je ne parle pas que de ça, précise le musicien.
Tout ce qui se passe dans le monde, le réchauffement climatique,
la course à l’or noir, ça ne concerne pas que mon pays, ça
touche tout le monde. Et comme je ne peux rien faire de concret,
je dénonce toutes ces horreurs en chansons ».
Mais la guerre ne fait pas qu’influencer les deux musiciens.
Elle les touche professionnellement. « Après tous les problèmes qu’a connu le pays,
les Géorgiens n’ont plus la possibilité d’investir dans la musique.
Notre manager, Michael Wiederhold, est allemand.
Personne à Tbilissi ne voulait se nous ! », plaisante à moitié Sandro.
Plusieurs concerts de Me and My Monkey ont été organisés
depuis 2007 en Géorgie, mais trop peu de lieux peuvent accueillir
des concerts de rock. Financièrement, le groupe rame également :
une prestation est payée en moyenne 200 dollars. Le premier album du groupe,
Star Fucker, devrait être mis en vente d’ici quelques mois. Pour le moment,
Sandro et Gocha vivent essentiellement de petits boulots. En attendant la gloire,
ils élaborent quelques projets. « Quand on gagnera suffisamment d’argent, on a
l’intention d’ouvrir un studio d’enregistrement à Tbilissi, révèle Sandro.
Il faudrait que tous les musiciens puissent travailler convenablement.
On veut faire connaitre le rock à toute la Géorgie ! »
Safar Baroud